On dit souvent qu’Andrianatsouly (ou Andrianasouli) a vendu l’île de Mayotte à la France. Or, pour qu’un acte de vente soit valable juridiquement, il faut réunir deux éléments essentiels : le corpus (la possession matérielle) et l’animus (la volonté de disposer légitimement de la chose). Ces deux conditions permettent d’établir la propriété et donc le droit de vendre.
Dans le cas de Mayotte, avant l’arrivée d’Andrianatsouly, l’île appartenait à un prince d’Anjouan. Andrianatsouly s’y est imposé par la force, sans droit légitime sur l’île, puis l’a cédée à la France. Il n’avait donc ni le corpus ni l’animus pour effectuer une telle vente, car il n’était ni le propriétaire légitime ni n’avait l’autorité légale pour en disposer. Juridiquement, cet acte est donc nul et peut être considéré comme une vente illégale.
De ce fait, il est compréhensible que le peuple comorien continue de revendiquer Mayotte comme une île comorienne. Néanmoins, la situation politique, économique et sociale actuelle rend difficile un rapprochement avec les trois autres îles des Comores. Ces dernières ont connu une gestion instable, ce qui a fragilisé leur développement et affaibli l’unité nationale.
Aujourd’hui, bien que la réalité sur le terrain soit complexe, sur le plan historique et juridique, il est juste de dire que Mayotte est une île comorienne.
Soule Mohamed

